J’ai beaucoup aimé l’aspect historique sur l’après guerre, l’action se déroule entre 1959 et 1965. Jan 2024 … Continue readingLe club des incorrigibles optimistes – Jean-Michel Guenassia
Résumé : Sur fond de guerre d’Algérie, le roman brosse un tableau de la France des années 1960. Il raconte en parallèle l’histoire de la famille d’un jeune Parisien de 12 ans et celle d’un groupe de réfugiés des pays de l’Est qui se réunit dans l’arrière-salle d’un café et dont le jeune garçon découvre le passé souvent tragique (le Club des Incorrigibles Optimistes). Ce roman de près de 800 pages, dont l’action se déroule au Quartier latin entre 1959 et 1964, met en scène une famille déchirée par la guerre d’Algérie sur fond de mésalliance et un groupe d’errants qui, outre la passion pour les échecs, partage le poids de remords et d’un secret qui s’éclaircit à la fin du récit.
On a une bonne idée de l’atmosphère du Paris du début des années 1960 ce qui correspond à celles de ma naissance. C’est l’histoire d’un garçon Michel qui a 12 ans en 59 et qui va raconter son adolescence.
Citations :
J’étais un lecteur compulsif. (…) Je lisais en marchant. Il me fallait quinze minutes pour aller au lycée. C’était un quart d’heure de lecture qui s’étirait en une demi-heure ou plus. J’arrivais souvent en retard. (…)
J’ai fini par classer les écrivains en deux catégories : ceux qui vous laissaient arriver à temps et ceux qui vous mettaient en retard. Les auteurs russes m’ont valu une ribambelle de colles. La période Tolstoï a été un mois noir. La bataille de Borodino a entraîné trois heures de colle. Quand, quelques jours plus tard, j’ai expliqué à l’appariteur que mon retard était dû au suicide d’Anna Karénine, il a cru que je me foutais de lui. J’ai aggravé mon cas en avouant que je n’avais pas compris pour quel motif elle se suicidait. J’avais été obligé de revenir en arrière par peur d’en avoir manqué la raison. Il m’a collé pour deux jeudis : un pour ce énième retard, l’autre parce que c’était une emmerdeuse qui ne méritait pas autant d’attention.
C’est Staline, un matin, il se lève. Il fait très beau. Il s’adresse au soleil : Soleil, dis-moi qui est le plus beau, le plus intelligent, le plus fort? Le soleil n’hésite pas une seconde : C’est toi ô Staline, lumière de l’univers! A midi, Staline remet ça : Dis-moi Soleil, qui est le plus brillant, le plus génial, le plus remarquable homme de tous les temps? Le soleil confirme : C’est toi ô immense Staline. Avant le dîner, Staline ne peut résiter au plaisir de redemander au soleil qui est le meilleur communiste du monde. Le soleil lui répond : T’es qu’un malade, Staline, un psychopathe, un fou furieux et je t’emmerde, maintenant je suis passé à l’Ouest!
J’ai un problème avec la logique. Je n’ai jamais compris comment on pouvait dire une chose et son contraire. Jurer qu’on aime quelqu’un et le blesser, avoir un ami et l’oublier, se dire de la même famille et s’ignorer comme des étrangers, revendiquer des grands principes et ne pas les pratiquer, affirmer qu’on croit en Dieu et agir comme s’il n’existait pas, se prendre pour un héros quand on se comporte comme un salaud.
https://www.babelio.com/livres/Guenassia-Le-club-des-incorrigibles-optimistes/136457
Lu janvier 2024