Le Cambodge a joué un rôle significatif dans l’empire colonial français en Asie du Sud-Est, bien qu’il ait souvent été éclipsé par d’autres territoires comme le Vietnam. Intégré dans l’Indochine française à partir de 1863 en tant que protectorat, le Cambodge a offert à la France une position stratégique, des ressources naturelles, et une influence sur la scène régionale.
Importance stratégique
Le Cambodge a servi de tampon géopolitique dans la région, permettant à la France de consolider sa présence face aux influences britanniques, notamment en Thaïlande (alors le Siam). La position du Cambodge, entre le Vietnam et la Thaïlande, renforçait également le contrôle français sur l’ensemble de l’Indochine.
Ressources naturelles
Bien que le Cambodge ne soit pas aussi riche en ressources que le Vietnam, il possédait tout de même des produits exploitables. Les Français y ont développé des plantations (caoutchouc, poivre) et exploité des ressources comme le bois et les minéraux. Toutefois, l’économie cambodgienne sous la colonisation restait relativement marginale par rapport à celle de la Cochinchine (Sud Vietnam) et de l’Annam (Centre Vietnam).
Influence culturelle et patrimoniale
Pour les autorités coloniales, le Cambodge représentait également un joyau culturel, avec les temples d’Angkor, redécouverts par les explorateurs français au XIXe siècle. Ces monuments servaient d’emblèmes de la « mission civilisatrice » française, qui voyait dans la restauration des temples un moyen de revendiquer une responsabilité dans la préservation du patrimoine asiatique.
Administration et politiques coloniales
Contrairement au Vietnam, où les Français avaient une politique d’assimilation plus stricte, ils adoptèrent au Cambodge une administration indirecte, laissant le roi en place sous leur contrôle. Cette gestion plus souple a favorisé une résistance moindre de la part des Cambodgiens, bien que des mouvements nationalistes aient émergé dans les années 1940.
Déclin et impact post-colonial
La Seconde Guerre mondiale et l’occupation japonaise ont affaibli le contrôle français en Indochine. Après la guerre, les aspirations indépendantistes se sont intensifiées, et le Cambodge a finalement obtenu son indépendance en 1953 sous le roi Norodom Sihanouk. La période coloniale a cependant laissé des traces dans la culture, la langue (français parlé par l’élite cambodgienne), et les infrastructures, bien que l’héritage soit souvent perçu de manière ambivalente, entre modernisation et exploitation.